Les Européens sont enfermés dans un paradoxe. Chacun des 27 Etats membres de l’UE garde sa pleine souveraineté nationale, par exemple le droit de consulter son peuple sur son avenir en Europe. Mais, avant de prendre une décision, chaque Etat doit s’interroger sur les éventuelles conséquences de cette décision sur les 26 autres et, en cas de suites négatives pour eux, s’en abstenir ou s’en expliquer. Ce paradoxe est la clé de la crise que nous traversons depuis l’annonce de la décision du gouvernement grec d’organiser un référendum.
Tirons des leçons positives de cette crise. L’essentiel du plan des 23 et 26 octobre n’est pas remis en cause : ni les décisions en matière de gouvernance de la zone euro, ni celle sur la recapitalisation des banques, ni celle sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF). Rien ne prouve que le calme ne reviendra pas sur les marchés si les politiques prononcent des paroles pertinentes à destination des marchés et non sous la pression ou pour complaire aux marchés.
Il ne faut pas commencer à abandonner les plus faibles des Européens sur le bord de la route. Sinon, les «charognards» chercheront une proie suivante : l’Italie, l’Espagne et pourquoi pas la France. Les marchés nous poussent à un Munich économique et politique. Ils nous diffusent la petite musique de l’abandon sans douleur : lâchez la Grèce et vous serez sauvés ! Le sacrifice de la Tchécoslovaquie n’a pas évité la Seconde Guerre mondiale, l’éviction de la Grèce ne sa