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Libération
Reportage

Un petit foin de paradis fiscal près de Monaco

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Anti-G20. Quelques centaines de militants ont tenté hier de fermer symboliquement la frontière monégasque.
publié le 4 novembre 2011 à 0h00

Les commerçants de Cap-d’Ail (Alpes-Maritimes) ont baissé le rideau. Des manifestations altermondialistes, cette petite ville chic de 5 000 habitants perchée sur une colline près de la frontière monégasque n’en voit pas souvent. Les quelques centaines de militants rassemblés sur la place sont venus depuis Nice, où se tient le sommet anti-G20. Leur but : marcher sur la principauté et en fermer symboliquement la frontière au nom de la lutte contre les paradis fiscaux. C’est symbolique, mais cela suffit pour déplacer pas mal de policiers - à pied, en hélicoptère et même en jet-ski.

«Liste grise». La question des paradis fiscaux est bien au programme du G20. Mais dans le cortège, les représentants d'ONG et d'associations ne s'en satisfont pas, soulignant que les promesses sur le sujet ont rarement été suivies d'effets. «En 2009, Monaco figurait sur la "liste grise", rappelle Mathilde Dupré, de l'ONG CCFD-Terre solidaire. Pour en sortir, la principauté devait conclure des accords internationaux d'échange d'informations. Ce qu'elle a fait… avec d'autres paradis fiscaux, comme le Groenland ou les Bahamas ! Mais pas avec l'Italie, alors qu'elle reçoit beaucoup d'argent de la péninsule.» Bruyant et coloré, le cortège avance sur la corniche. Mais un cordon policier l'arrêtera avant la frontière. On se contentera donc de peinturlurer un faux panneau-frontière.

Un peu plus loin, le maire (UMP) de Cap-d'Ail, Xavier Beck, tente de dialoguer avec les manife