Menu
Libération

Banques : l’exposition universelle

Article réservé aux abonnés
Des 1 900 milliards d’euros de la dette italienne, 500 milliards sont supportés par des établissements étrangers. Les Français sont les premiers d’entre eux.
publié le 5 novembre 2011 à 0h00

Son métier, c'est l'achat et la vente d'obligations publiques pour le compte d'une grande banque française. Aujourd'hui, quand il parle de l'Italie, ce trader avoue, sous couvert d'anonymat, son angoisse : «On a amorcé la bombe à retardement. Personne ne sait quand aura lieu l'explosion… Mais une chose est sûre, on entend le tic-tac du détonateur.»

En attendant le pire, il a choisi de réduire l’exposition de ses placements en bons du Trésor italien. A plus de 1 900 milliards d’euros (120% du PIB), il sait que l’endettement accumulé par les autorités transalpines n’est pas gérable pour le Fonds européen de stabilité financière (FESF) et ses 440 milliards actuels. Du moins, si l’Italie devait connaître la même trajectoire que celle de la Grèce.

Engagement. Quatrième dette publique au monde, mais pas numéro 4 des puissances économiques mondiales, l'Italie présente un risque systémique sans commune mesure avec celui de la Grèce. Certes, sa dette est détenue essentiellement par les Italiens eux-mêmes. Banque centrale d'Italie, établissements de dépôt et d'investissement, résidents italiens et autres institutions financières de la péninsule en détiennent pour plus de 1 400 milliards d'euros. Le reste, soit 500 milliards d'euros, est logé dans les comptes des institutions financières du reste du monde, principalement en Europe. Les banques du Vieux Continent ont souscrit pour quelque 200 milliards de bons du Trésor italien. «Et c'est sans compter sur les