«Je me suis demandé qui pourrait représenter l'Italie si je n'étais pas là, mais je ne vois personne d'autre qui pourrait conduire le pays dignement.» A 75 ans, Silvio Berlusconi a toujours autant confiance en lui. Sous surveillance du Fonds monétaire international, et malgré une majorité de plus en plus fragilisée, le président du Conseil a ainsi fait savoir, hier à Cannes, qu'il s'estimait toujours comme le meilleur capitaine pour guider l'Italie dans la tempête. Et cela alors que les vents contraires se multiplient et que ses atermoiements, ses promesses non maintenues, ses coups d'éclat médiatiques, sans compter ses frasques privées, minent la crédibilité du pays.
Et il n'y a pas que l'opposition de gauche qui dénonce «un Premier ministre qui nous conduit au naufrage». L'ancien juge anticorruption Antonio Di Pietro va, lui, jusqu'à parler «d'un pays qui brûle, tandis que notre satrape jouit». Désormais, les analystes financiers font aussi les comptes. Le mois dernier, le quotidien britannique Financial Times a calculé que la «prime Berlusconi» coûterait à l'Italie environ 100 points de différentiel de taux d'intérêts. «C'est un calcul totalement empirique, mais c'est ce qui se dit dans les salles de marchés, confirme le banquier Claudio Costamagna. Cela représente environ 20 milliards d'euros.» Quant à la chancelière Angela Merkel et au président Nicolas Sarkozy, ils n'ont pas caché leur embarras, fin octobre, à propos