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Libération
Reportage

Indignés : difficile conquête de la Défense

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Manif. Réunis dans le quartier d’affaires francilien, les militants étaient en voie d’expulsion vendredi soir.
publié le 5 novembre 2011 à 0h00

Sacs de toile au sol, packs d’eau et, autour, plusieurs centaines de manifestants… 450 selon certains organisateurs. Sur le modèle de leurs cousins espagnols ou américains, les Indignés français étaient venus vendredi soir, dès 17 heures, sur le parvis de la Défense, aux pieds de la Grande Arche, avec le projet d’occuper le quartier d’affaires des Hauts-de-Seine.

Sur les marches, une masse compacte d'Indignés, entourés par les caméras et les tours illuminées de la Défense. Dans un coin, les gendarmes mobiles veillent, bras croisés. Derrière eux, une douzaine de fourgons bleus. «S'il y a autant de moyens mis en place contre nous, c'est parce qu'on fait peur au pouvoir. Parce qu'on essaie de rétablir la vérité sur le chômage, la précarité», lance Emilie, 26 ans.

Les Indignés ont eu l'autorisation de se rassembler jusqu'à 21 heures. «Mais pas de camper.» A 18 heures, ils tentent de déployer des tentes. Aussitôt, les gendarmes se précipitent et repartent les tentes sous le bras. «Honte à vous, police partout, justice nulle part», hurlent les activistes. Et de redéployer, aussi sec, huit tentes.

Plusieurs centaines de militants présents, une trentaine de tentes : l'objectif semble atteint. «Au moins on ne pourra plus nous ignorer», clament-ils. «On avait peur de ne pas être assez nombreux, mais apparemment notre appel a été entendu, lance Nico, 29 ans, webmaster du site Occuponsladefense. Alors que beaucoup sont partis au G20, à Canne