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L’Italie doit montrer patte blanche

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Croulant sous sa dette, Rome a été mis sous surveillance par l’UE et le FMI vendredi. Une nouvelle tentative pour enrayer la crise qui secoue la zone euro.
Silvio Berlusconi à Cannes vendredi. (© AFP Eric Feferberg)
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 5 novembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 5 novembre 2011 à 11h22)

Le scénario tant redouté est en train de se réaliser : l’Italie, troisième économie de la zone euro, est désormais frontalement attaquée par les marchés financiers, qui se débarrassent à tour de bras des obligations d’Etat de la péninsule. Vendredi, l’écart de taux d’intérêt entre l’Allemagne, la signature la plus fiable de la zone euro, et l’Italie, a atteint un record historique depuis le lancement de l’euro en 1999, à plus de 450 points de base. Rome doit désormais payer un taux d’intérêt de 6,37%, ce qui rendra le financement de sa gigantesque dette publique (120% du PIB) rapidement insupportable.

Paniqué. Or, après avoir sauvé de la banqueroute la Grèce, l'Irlande et le Portugal, la zone euro n'a absolument plus les moyens d'aider l'Italie : si ce pays tombe, la France suivra rapidement, et la zone euro aura vécu. Les pays du G20 réunis à Cannes, de plus en plus inquiets des effets sur l'économie mondiale de cette propagation de la crise de la dette souveraine européenne, ont contraint Silvio Berlusconi, le président du Conseil italien, à accepter, vendredi, une surveillance rapprochée de la péninsule par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI). Le but est de s'assurer que, cette fois, le Cavaliere tiendra ses engagements : tous les trois mois, un rapport sera rendu public. Rome est sous le feu des marchés depuis le 21 juillet.

En décidant de restructurer la dette grecque, en violation de tous leurs engagements antérieurs, les dirigea