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Libération

Papandréou, coup d’éclat et coup d’Etat

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Le Premier ministre grec aurait inventé une menace de putsch militaire pour justifier le référendum.
par Jean Quatremer, Envoyé spécial à Cannes
publié le 5 novembre 2011 à 0h00

Une «menace de coup d'Etat militaire en Grèce» ? C'est ce qu'a affirmé à ses partenaires de la zone euro Georges Papandréou, mercredi soir, à Cannes, pour justifier son appel, lundi, à un référendum sur le plan de sauvetage européen. En clair, il fallait couper l'herbe sous le pied des conspirateurs en en appelant au peuple. Comme pour accréditer ce scénario, un Conseil de sécurité de l'Etat s'était réuni la veille, mardi, sous la présidence du Premier ministre grec, pour limoger les quatre principales têtes de l'armée, le chef d'état-major des armées, les chefs d'état-major de l'armée de terre, de la marine et de l'armée de l'air, ainsi qu'une douzaine d'officiers supérieurs. Des responsables nommés par la droite, aussitôt remplacés par des proches du Pasok, le Parti socialiste grec.

La Grèce est-elle ainsi passée à côté d’une nouvelle dictature des Colonels (1967-1974) ? Ni Angela Merkel, ni Nicolas Sarkozy, ni Christine Lagarde, la patronne du FMI, ni les autres responsables européens présents à ce dîner n’y ont cru une seconde. Seuls des soupirs agacés ont accueilli ces propos. A raison. L’armée est loyale et n’est plus depuis longtemps une menace pour la démocratie. Surtout, les conditions sont encore loin d’être réunies pour justifier un tel acte. Ensuite, le limogeage des responsables de l’armée était prévu depuis plusieurs mois - l’armée est une affaire politique en Grèce, et chaque majorité nomme ses hommes, ce que n’avait pas encore fait le Pasok -, Papandr