Nord Stream, le robinet de gaz russe, sera ouvert demain à Lubmin, en Allemagne, après quatorze ans de tractations et de chantier. Le président russe, Dmitri Medvedev, François Fillon, Angela Merkel et le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, assisteront à l’inauguration de cette autoroute du gaz posée au fond de la mer Baltique et
qui s’affranchit ainsi de tout pays de transit comme la Pologne, la Lituanie ou l’Ukraine. Un tuyau essentiel pour l’Europe, à qui la Russie fournit près du tiers du gaz consommé.
Si la première conduite du gazoduc, longue de 1 224 kilomètres, est mise en service demain, une seconde portion identique doit être construite d’ici à la fin 2012 pour fournir l’Europe. A l’issue de ce second chantier, la capacité totale du Nord Stream atteindra 55 milliards de mètres cubes par an, soit la consommation annuelle de 26 millions de foyers. Cette capacité considérable implique une modernisation sans précédent de l’extraction du gaz en Russie. Et des moyens importants sont d’ores et déjà consacrés à l’exploitation d’autres gisements.
Débuté en avril 2010, le chantier s’est avéré épique : les mines de la Seconde Guerre mondiale jonchant les eaux de la Baltique ont compliqué la pose des tubes. Le maître d’œuvre, le géant énergétique Gazprom, a dû en faire sauter une centaine. Posés à une profondeur de 80 à 110 mètres, les 100 000 tronçons du serpent d’acier pèsent chacun 24 tonnes.
Gazprom détient 51% du consortium Nord Stream AG, les groupes allemands BASF et