La cause écologiste n'est pas complètement morte aux Etats-Unis, comme on pouvait le craindre ces derniers temps : quelques milliers de militants (12 000 selon les organisateurs, 5 000 selon la police) ont réussi dimanche à former une chaîne humaine autour de la Maison Blanche pour attirer l'attention sur leur nouvelle bête noire, le projet d'oléoduc Keystone XL (KXL). «Yes we can stop the pipeline» (Oui nous pouvons stopper l'oléoduc), ont scandé les manifestants sous les fenêtres du Président, reprenant et complétant le fameux slogan de la campagne d'Obama en 2008.
Dilemme. Déjà en partie construit, sans avoir d'ailleurs suscité beaucoup de remous, l'oléoduc permettrait d'acheminer le pétrole extrait des sables bitumineux du Canada - dans des conditions environnementales qui font hurler les écologistes - jusqu'aux raffineries du Texas. «Obama a promis que les Etats-Unis investiraient plutôt dans la recherche d'énergies alternatives», rappelle Lisa Buscher, 43 ans. Il est vrai que nous avons besoin de pétrole, mais de là à lui faire traverser les Etats-Unis ! Avec tous les risques de fuite que cela représente !» poursuit cette bonne sœur de la Société du Sacré-Cœur, venue exprès de Boston. Comme presque tous les manifestants réunis dimanche, Lisa explique avoir voté pour Obama en 2008 et vouloir le rappeler à ses promesses d'une Amérique «plus verte» et moins dépendante du pétrole.
Tandis que les écologistes s'époumonaient