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Analyse

Heures sup, ruineux vestige du «travailler plus»

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Le gouvernement refuse de remettre en cause un dispositif critiqué de toutes parts.
Nicolas Sarkozy et la ministre de l'Economie Christine Lagarde, en juin 2007, lors de la préparation de la loi Tepa. (Charles Platiau.REUTERS)
publié le 8 novembre 2011 à 0h00

Combien de temps Nicolas Sarkozy va-t-il encore pouvoir s'accrocher à son «travailler plus pour gagner plus» ? Lancé dans une recherche éperdue d'économies, grattant des fonds de tiroirs déjà passablement vides, le gouvernement refuse obstinément de remettre en cause une mesure qu'il est de plus en plus seul à défendre : les heures supplémentaires défiscalisées.

Dernière pièce d’une loi Tepa quasi dépecée, ce dispositif, qui exonère de charges sociales et d’impôt sur le revenu les heures supplémentaires, est devenu intenable au niveau financier comme au plan social. Même après la miniréforme du mois d’août, qui a allégé le fardeau de 600 millions d’euros, ce système fait encore perdre plus de 4 milliards par an aux finances publiques. Soit plus de la moitié des gains attendus en 2012 dans le plan présenté hier. Un coût exorbitant pour une mesure qui, en favorisant les heures sup au détriment des embauches, freine dangereusement les créations d’emplois en période de crise économique.

Débiner. Résultat : de plus en plus de voix s'élèvent pour mettre fin à l'expérience. Critiqué dès sa création par les syndicats et la gauche, le dispositif l'est désormais par une partie grandissante de la droite. Après Xavier Musca, actuel secrétaire général de l'Elysée, qui rédigeait des notes assassines contre la mesure lorsqu'il était directeur du Trésor, après les «off» d'un ministre du Travail qui n'hésitait pas à débiner la réforme lors de son séjour rue de Grenell