Interrogé ce mardi dans Libération à propos du plan Fillon, Michel Godet, professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), préconise de réduire certaines «dépenses publiques inutiles» et précise sa pensée : «celles qui, comme la formation professionnelle, sont reconnues inutiles. Ce poste, c'est 30 milliards d'euros par an».
Passons sur le fait que le CNAM tire une bonne part de ses ressources et donc des salaires de ses professeurs du financement de la formation professionnelle. Intéressons-nous plutôt aux fameux 30 milliards de «dépenses publiques inutiles». A bien y regarder, on ne trouve nulle part la trace d'une telle donnée.
L'annexe à la loi de finances relative à la formation professionnelle, document public à la portée immédiate de tout internaute, établit un compte fort différent: il fait bien apparaître une dépense globale qui s'approche des 30 milliards. Mais il en donne aussi la ventilation. Ainsi, 42% de ces trente milliards correspondent aux dépenses consenties par les entreprises, il ne s'agit donc pas d'une dépense publique. 15% sont financés par les régions dans le cadre des compétences qui leur ont été reconnues depuis... 1983. Et 16% p