Michel Godet est professeur au Conservatoire national des arts et métiers et auteur du livre le Courage du bon sens (Odile Jacob).
Ce plan est-il la solution ?
Je dis «bravo l’artiste» en pensant à François Fillon. Il fait aujourd’hui ce qu’il aurait voulu faire au début du quinquennat lorsqu’il déclarait que la France était en faillite. Il avait raison. Nous vivons au-dessus de nos moyens grâce à la morphine des dettes. Nous avons des dépenses publiques en moyenne plus élevées de 10 points de PIB que celles de l’Allemagne. Si on veut sauver la note du triple A, notre déficit qui était de 7% en 2010 devra être réduit à 4,5% en 2012.
Etes-vous dubitatif ?
Le plan va dans le bon sens. Mais à petits pas. On augmente les recettes, ce qui est bien, alors qu’il faudrait aussi réduire certaines dépenses publiques inutiles.
A quelles dépenses pensez-vous ?
A celles qui, comme la formation professionnelle, sont reconnues inutiles. Ce poste, c’est 30 milliards d’euros par an. On pourrait en économiser un tiers en les rendant plus efficaces par le développement de l’insertion. Sans parler des dépenses sociales trop centrées sur l’assistance et pas assez sur l’accompagnement de projets.
Quelles mesures vont dans le bon sens ?
Celles relatives à la maîtrise des dépenses de santé ou du rabotage des niches fiscales. Mais nous sommes dans la demi-mesure. Pour les niches fiscales, on fait petit avec 2,6 milliards de rabotage. On a peur des chiens qui sont dans ces niches. Mais on n’hésite pas à s’attaquer aux familles, car elles ne constituent pas un groupe de pression assez puissant. Le gouvernement a la b