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Analyse

Dette italienne : la fièvre augmente, l'Europe gamberge

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La démission prochaine de Berlusconi n'y change rien : la situation du pays continue de se dégrader. Pour de nombreux analystes, une action massive de la BCE est désormais indispensable.
Un tableau montrant l'évolution des marchés à la Bourse de Milan le 5 août 2011 (© AFP Olivier Morin)
publié le 9 novembre 2011 à 16h26
(mis à jour le 9 novembre 2011 à 17h35)

Ceux qui attendaient des miracles de la démission de Silvio Berlusconi doivent se rendre à l'évidence : le départ du fantasque président du Conseil italien ne sauvera pas miraculeusement le pays de la débâcle financière. Malgré une ouverture en hausse ce mardi, la Bourse de Milan cédait plus de 4% en milieu d'après-midi. Au même moment, le taux pour les emprunts à dix ans de l'Etat italien atteignait son plus haut niveau depuis 1997, à plus de 7,5%. En clair, les problèmes de la Botte dépassent largement la personne de son futur ex-Premier ministre.

Le risque est désormais sérieux que la dynamique de la dette devienne incontrôlable. "La durée moyenne des emprunts italiens est de sept ans, explique l'économiste Alexandre Delaigue. Cela veut dire que, chaque année, le pays doit en rembourser 1/7e. Comme cette dette représente à peu près 100% du PIB, l'Italie doit chaque année trouver l'équivalent d'1/7e de son PIB pour payer ses créanciers". Ce mécanisme reste supportable pour des taux d'intérêt allant jusqu'à 5%. Au-delà, la spirale de la dette devient insoutenable pour le pays.

«Au point de non-retour»

"Le tout est de voir combien de temps on en restera à ces taux, tempère Céline Antonin, économiste à l'OFCE, spécialiste de la zone euro. On n'est pas encore dans une situation de défaut