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La Société générale désactionne la machine à dividendes

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Pour rassurer les marchés et renforcer ses capitaux, la banque française, qui a engrangé 2 milliards de bénéfice sur les trois premiers trimestres, a décidé de ne rien verser à ses actionnaires cette année.
publié le 9 novembre 2011 à 0h00

C'est un signe qui en dit long sur la profondeur de la crise que traverse la finance européenne. Pour la première fois depuis sa privatisation, la Société générale ne distribuera pas de dividende cette année. Et ce, alors même que son bénéfice dépasse déjà les deux milliards d'euros sur les trois premiers trimestres. Même BNP Paribas n'a pas osé une mesure si radicale : la semaine dernière, elle a seulement annoncé une baisse de son dividende. Mais les actionnaires de la Socgen ne seront pas les seuls à se serrer la ceinture : le patron de l'établissement, Frédéric Oudéa, a annoncé que l'effort serait «partagé»,«la période n'étant pas à l'augmentation de la rémunération des dirigeants».

Convaincre. Oudéa a en effet d'autres soucis que les petits à-côtés sonnants de 2011 : préserver l'avenir de sa banque et son indépendance. En butte depuis plus d'un an à la suspicion de marchés encore sous le choc de l'affaire Kerviel - jusqu'à avoir été donnée pour morte par la rumeur au cœur de l'été -, la Socgen avait plus de chemin à parcourir que sa consœur de la rue d'Antin pour convaincre de sa solidité. En clair, de sa capacité à traverser la crise sans recourir à l'aide de l'Etat. Ou sans être contrainte de s'adosser à un autre établissement. «Les scénarios de rapprochements par les temps qui courent me paraissent hautement fantaisistes, que ce soit pour la BFI [Banque de financement et d'investissement, filiale de la Socgen, ndlr] ou plus génér