Menu
Libération
Analyse

Les précaires, principales victimes de la crise

Article réservé aux abonnés
La grande majorité des travailleurs, en CDI, échappent au ralentissement de l’économie.
publié le 9 novembre 2011 à 0h00

La crise, quelle crise ? Pour la grande majorité de la population, le ralentissement économique reste encore très virtuel. Montée du chômage, hausse de la pauvreté, baisse de la croissance : peu de Français, à l’heure qu’il est, ont été confrontés aux conséquences sociales de ce retour de bâton de 2008.

Et pourtant. Même peu visibles aux yeux des médias, les répercussions sur les conditions de vie de certains Français n’ont rien d’irréel. Elles sont seulement concentrées, pour l’instant, sur une partie d’entre eux.

Volant. Il en est ainsi du chômage. Après une légère baisse en début d'année, le nombre de demandeurs d'emplois est reparti à la hausse depuis juin, pour atteindre en septembre 2 780 000 personnes en catégorie A, un chiffre record depuis plus de dix ans. Paradoxalement, le nombre de licenciements économiques ce mois-ci (11 700) n'a jamais été aussi faible depuis quatorze ans. Et le transfert des licenciements économiques sur la nouvelle procédure de «rupture à l'amiable» n'explique pas tout.

En réalité, les entreprises jouent de plus en plus sur leur volant de précaires pour adapter leurs effectifs aux fluctuations économiques, faisant de cette catégorie de salariés les vraies victimes de ce retour de la crise. En septembre, le nombre de nouvelles entrées à Pôle Emploi pour cause de fin de CDD (129 500) est ainsi le plus élevé depuis juillet 2009. Même chose pour les intérimaires, qui n’ont, depuis 2009, jamais été aussi nombreux à s’inscrire à Pôle