Jean-Cyril Spinetta tranche déjà dans le vif. A peine revenu aux commandes, après avoir évincé son ancien lieutenant Pierre-Henri Gourgeon, le PDG d'Air France-KLM a annoncé, hier, à l'occasion de la présentation des résultats trimestriels, un plan d'économies pour l'an prochain. Une cure de rigueur décidée dans l'après-midi par le conseil d'administration, qui exige «une restauration de la compétitivité» du groupe «dans les délais les plus rapides possibles». Au programme : «réduction des coûts» et «restructuration» du réseau moyen courrier. Le tout sans suppression d'emploi, a précisé Spinetta.
Le PDG n'avait guère le choix. Le résultat d'exploitation du troisième trimestre, traditionnellement faste grâce à l'été, a dégringolé de 31% à 397 millions d'euros. Au final, le groupe a dû réviser à la baisse ses objectifs sur l'année : le résultat d'exploitation 2011, attendu jusqu'ici «légèrement positif», va basculer dans le rouge. La perte atteint déjà 151 millions sur neuf mois, et se creusera encore d'ici fin décembre.
La dégradation des résultats s'explique essentiellement par la crise et par la hausse brutale de la facture pétrolière, qui a bondi de 446 millions sur les six derniers mois. Mais «nous ne pouvons pas nous en satisfaire», a prévenu Spinetta. Le groupe ne dégage pas assez de cash pour financer ses investissements. Et Air France-KLM a encore gonflé ces derniers mois une dette déjà très importante (6,5 milliards