Clic, clac…et plus de Kodak ? Cent trente ans après avoir mis la photo à la portée de tous, le géant américain est en danger de mort. La marque emblématique de l’ère argentique, l’une des plus connues de la planète avec Coca-Cola, est aujourd’hui victime de son incapacité à prendre le virage du numérique depuis dix ans. La semaine dernière, le groupe fondé par George Eastman en 1881 a dû reconnaître qu’il avait enregistré des pertes de plus de 220 millions de dollars (162 millions d’euros) au troisième trimestre et qu’il prévoyait une perte d’exploitation de 400 à 600 millions de dollars pour 2011. Pas vraiment une surprise : Kodak est dans le rouge depuis 2008. Mais cette fois, la situation est sérieuse, pour ne pas dire catastrophique.
Portefeuille. Dans un communiqué qui a affolé les marchés, la compagnie basée à Rochester, dans l'Etat de New York, a précisé que sa «capacité à continuer à opérer pour les douze prochains mois» dépendrait de son aptitude à monétiser un portefeuille de brevets d'imagerie numérique. Mais aussi de sa possibilité d'emprunter 500 millions de dollars, dans le cadre de l'émission de nouvelles dettes. En clair, si les banques n'injectent pas de cash dans la société de toute urgence, c'est la fin. En septembre déjà, des rumeurs de banqueroute et de dépôt de bilan avaient inquiété les investisseurs. Avant qu'elles ne soient démenties par Kodak.
Cet échec est celui d’une icône américaine déclinante depuis le tournant des années