L’annonce d’un référendum à la veille du G20 de la semaine dernière par Georges Papandréou, alors Premier ministre de Grèce, a déclenché instantanément un énorme tohu-bohu. D’un côté, les gouvernements des principales puissances du monde, et en particulier Paris et Berlin, ont poussé des cris d’orfraie et clamé leur désarroi et leur indignation. A les entendre, donner subitement la parole au peuple grec, cela mettait en pièce sur le champ le coûteux plan de sauvetage imposé à Athènes et financé par ses partenaires. C’était déchaîner la spéculation, provoquer le chaos, menacer la survie de l’euro lui-même, peut être déclencher à l’échelle mondiale la fameuse crise systémique redoutée par tous les gouvernements. En jouant ainsi, sans même prévenir ses partenaires, le sort de l’euro et peut-être du système monétaire et financier mondial sur un coup de dé, le très stoïque, opiniâtre et sacrificiel Georges Papandréou se métamorphosait en cavalier de l’Apocalypse porteur de destruction et de mort. La violence extrême des réactions fut telle qu’il dut rengainer en vingt-quatre heures son initiative et signer ainsi son abdication. Les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Cannes retrouvèrent aussitôt leur souffle et les marchés respirèrent provisoirement un peu mieux.
Cela plongea symétriquement dans l’indignation la plus tumultueuse tous ceux qui avaient accueilli comme une divine surprise le va-tout impromptu de Georges Papandréou. Une fois de plus, les gouvernements des grandes