Kodak qui pleure et Leica qui rit… Alors que l’inventeur de la photographie grand public s’éteint, la Rolls allemande de l’obturateur, l’inventeur du 24 x 36, fait mieux que retrouver des couleurs. La marque mythique à la pastille rouge des Robert Capa et Henri Cartier-Bresson a annoncé il y a deux jours une progression de 31,8% de son chiffre d’affaires sur les six premiers mois de l’exercice 2011-2012. Les ventes de sa division photographie se sont élevées à 115,6 millions d’euros contre 87,7 millions il y a un an. Une quasi-résurrection pour une marque passée tout près de la mort il y a cinq ans, et dans laquelle le très réputé fonds d’investissement Blackstone vient de prendre un ticket à 160 millions d’euros. Le genre de signes qui ne trompent pas…
Engloutir. En 2005, Leica, qui compte alors parmi ses actionnaires de référence le français Hermès (entré au capital en 2000), était pourtant au bord de la faillite. Lourdement déficitaire, le légendaire fabricant allemand installé dans la Hesse, à 60 km de Francfort, a gravement sous-estimé l'importance de la vague numérique, qui menace alors de l'engloutir. L'inventeur des mythiques boîtiers M se cramponne à sa tradition et ses appareils analogiques haut de gamme, persuadé que le salut ne réside pas dans la reconversion numérique à marche forcée mais en cultivant sa différence sur le mode «s'il n'en reste qu'un seul, ce sera Leica». La marque s'était pourtant bien essayée dès 1996 aux appareils numériques, m