Cela devait être un soulagement, avec, en prime, une diminution de la pression sur les taux d’intérêt de la dette italienne. «Une fois l’annonce faite du départ de Silvio Berlusconi, les marchés retrouveront la confiance perdue envers l’Italie» : voilà, en substance, ce qui se disait ces dernières semaines dans les salles de marché, grandes banques et agences de notation. Le répit aura été bref. Mardi, l’annonce d’une démission de Berlusconi a été accueillie par un grand soulagement. La plupart des marchés actions retrouvaient des couleurs, persuadés que l’Italie était désormais sur la bonne voie. Et patatras. Hier, quelques heures ont suffi pour que la défiance reprenne de plus belle.
Comme si rien ne s'était passé, les marchés financiers ont de nouveaux pointé leur pistolet sur la tempe des Italiens. Résultat : toutes les grandes places financières ont piqué du nez. «On est dans le flou permanent, explique Cédric Thellier, chez Natixis. Les taux à dix ans sont remontés à un niveau record à 7,16%. On est loin d'un retour à 6% comme l'espéraient certains experts mardi soir après l'annonce de la perte de la majorité absolue par Silvio Berlusconi.»
Insoutenable. La plupart des économistes jugent ce niveau de taux insoutenable sur la durée, vu la taille colossale de la dette italienne (1 900 milliards d'euros, soit 120% du PIB). Bien plus inquiétant encore, ce sont désormais les taux courts qui remontent. Et vite. Hier, le taux à cinq ans était