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Le «scandale 2G» crée des interférences politiques en Inde

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Procès . Jugée depuis vendredi, l’affaire de corruption lors de l’attribution de licences de téléphonie mobile en 2008 éclabousse le gouvernement actuel.
publié le 14 novembre 2011 à 0h00

C’est la plus grosse affaire de corruption que l’Inde ait jamais connue. Même pour un pays où les pots-de-vin et autres rétrocommissions sont omniprésents, le «scandale 2G», comme on l’appelle, repousse en effet de très loin les limites jusqu’ici connues en matière de fraude : selon les estimations de l’équivalent indien de la Cour des comptes, l’affaire aurait coûté à l’Etat un manque à gagner de près de 30 milliards d’euros !

Pots-de-vin. En cause : l'attribution des licences de téléphonie mobile deuxième génération (licences 2G) par le ministère des Télécommunications, en 2008. Le ministre de l'époque, Andimuthu Raja, est soupçonné d'avoir bradé l'attribution de ces licences à des entreprises «amies» préalablement choisies contre des pots-de-vin. Preuve que les tarifs étaient largement sous-évalués, certains des acquéreurs ont ensuite revendu ces licences à prix d'or à des opérateurs étrangers, encaissant au passage des sommes faramineuses.

Après un an d’enquête, la justice a commencé à juger cette affaire, vendredi, par le biais d’un tribunal spécial, créé par la Cour suprême. Avec, sur le banc, 14 personnes accusées, selon les cas, d’abus de confiance, d’escroquerie, de faux et d’usage de faux. Parmi elles, l’ancien ministre bien sûr, considéré comme le cerveau de l’opération, mais aussi une influente députée, des hauts fonctionnaires, des cadres supérieurs de haut vol et trois entreprises de télécommunication. Un panel pour le moins exceptionnel dans ce