Les agences de notation se seraient bien passées de leur nouvelle notoriété. Inconnues du grand public, elles ont acquis une mauvaise réputation mondiale lors de l’éclatement de la bulle des subprimes aux Etats-Unis, en août 2007 : en effet, ces produits d’une complexité et d’une toxicité inouïes bénéficiaient depuis des années du triple A, soit la meilleure note possible. Pis, les agences pratiquaient le conflit d’intérêts comme monsieur Jourdain la prose, en étant payées par les banques et les assurances dont elles évaluaient les titres. Leur responsabilité dans le déclenchement de la crise a été mise en évidence par le Congrès américain, au début de l’année, sans déboucher sur des poursuites. Néanmoins, les Etats se sont intéressés à ce secteur jusque-là totalement dérégulé et dominé par trois agences anglo-saxonnes (Moody’s, Standard & Poor’s, Fitch).
Virginité. Pourtant, les notes des agences sont totalement intégrées dans les dispositifs réglementaires applicables aux institutions financières… Depuis trois ans, une avalanche de directives s'est donc abattue sur les agences afin de les contrôler, et surtout de soustraire leurs notes à toute réglementation. L'exercice n'est pas simple, puisqu'il n'est pas question de supprimer le système de notation, mais seulement d'éviter ses dysfonctionnements. Aujourd'hui, la Commission européenne va adopter une proposition de règlement (directement applicable une fois votée par le Parlement européen et le Conseil des