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Embarrassés, des financiers s’essaient à l’autocritique

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La crise et ses dégâtsdossier
Quelques acteurs dénoncent l’emballement des marchés, repliés sur eux-mêmes.
publié le 15 novembre 2011 à 0h00

«Cela va trop loin», s'insurge le président de l'Autorité des marchés financiers, Jean-Pierre Jouyet, interrogé par Libération : «Sous la pression des marchés et des agences de notation, on en est à provoquer des élections anticipées ou à changer des gouvernements. Les citoyens sont légitimement perturbés. Cela montre le décalage entre les principes de la démocratie politique et l'absence de démocratie financière.»

Abasourdis. Pour complaire aux marchés, les gouvernements valsent et les peuples trinquent, soumis partout en Europe à des plans d'austérité d'une ampleur sans précédent. Leur pouvoir, les acteurs des marchés - banques, assurances, fonds d'investissement - l'exercent sans votations ni concertation : il leur suffit de vendre des titres d'Etat, de refuser d'en acheter de nouveau, ou alors à des taux prohibitifs (plus de 7% au plus fort de la crise de confiance dans l'Italie). Après le Portugal, l'Espagne, la Grèce et l'Italie, la France devient à son tour objet de suspicion et de spéculation. Pour preuve, l'écart entre le taux des emprunts d'Etat à dix ans français et allemands a atteint un plus haut historique la semaine dernière. Des «attaques» suivies d'effets trop politiques pour ne pas inquiéter dans l'univers de la haute finance. Presque aussi abasourdis que l'opinion, les grands banquiers oscillent entre critiques et autocritiques.

«Assurer la maîtrise des déficits et de la dette publique est une priorité. C'est l