L'avenir de Seafrance se joue demain. Avec risque de liquidation pure et simple de la compagnie maritime spécialisée dans les traversées France-Angleterre. Les 880 salariés sont suspendus à la décision du tribunal de commerce de Paris. Seules deux offres de reprise sont sur la table. L'une est à 5 millions d'euros et prévoit 400 licenciements. Elle associe Louis Dreyfus Armateurs et le groupe de ferrys danois DFDS. L'autre émane de la CFDT, majoritaire à Seafrance. Il propose que la compagnie, fierté du port de Calais, soit rachetée un euro symbolique par ses salariés, dans le cadre d'une société coopérative et participative (Scop) avec maintien de l'emploi. «Quel gâchis !» soupire Marc Sagot, délégué CGT, qui refuse de trancher entre les scénarios.
Car Seafrance, filiale à 100% de la SNCF, vogue, depuis février 2009, de coups de théâtre en épreuves de force. Déficitaire de 20 millions d’euros sur l’exercice 2008, l’entreprise avait décidé de procéder à un plan social. En juin 2009, elle annonce la suppression de 543 postes sur 1 580 personnes. Le bras de fer avec la direction commence. L’automne 2009 est mouvementé, avec grèves à répétition et blocage du port de Calais. Un médiateur intervient, fait baisser le nombre de postes supprimés à 482. Tous les syndicats signent, sauf la CFDT. Un référendum est organisé parmi les salariés. Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) est approuvé, à deux voix près. La CFDT rend provisoirement les armes, et appose sa signature en