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Quand la crise menace la filière automobile tricolore

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Avec la chute des ventes, le secteur veut réduire ses coûts, au détriment des sous-traitants.
publié le 16 novembre 2011 à 0h00

L'automobile sera-t-elle la première victime du ralentissement économique ? La question sera au menu, la semaine prochaine, du comité stratégique de la filière, convoqué par les ministres Eric Besson (Industrie) et Xavier Bertrand (Travail). Interrogé hier à l'Assemblée, Besson n'a d'ailleurs pas nié les difficultés : «Je ne vous dis pas que tout va bien, je vous dis que nous sommes à l'action», a-t-il indiqué.

Comme l'a montré la crise de 2009, l'automobile est le premier secteur touché en cas de récession. «Comme la voiture est un achat coûteux, les particuliers diffèrent leurs achats lorsqu'ils ont peur pour leur emploi», explique un expert du secteur. Avec des conséquences sociales majeures, puisque la filière pèse 1,2 million d'emplois en France, répartis à 50-50 entre l'industrie et les services. En déclin depuis cinq ans sous l'effet des délocalisations, le secteur a encore perdu près de 35 000 emplois en 2010, année de reprise.

«Scénario». Aujourd'hui, les nuages noirs s'accumulent. Malgré la guerre des prix enclenchée par les constructeurs pour compenser l'arrêt des subventions, le marché européen a chuté de 1,1% entre janvier et septembre. Et les analystes pronostiquent tous une baisse de la production l'an prochain. Traumatisés par la crise de 2009, Renault et PSA ont déjà commencé à réduire leurs stocks de manière préventive. Résultat : la plupart des usines françaises ont connu plusieurs jours de chômage partiel le mois dernier.