Malmenées par les marchés, les grandes banques françaises commencent à sabrer dans leurs effectifs. Hier, à l'issue de son comité central d'entreprise, BNP Paribas a officialisé la suppression de 1 396 emplois dans le monde, dont 373 en France. A l'instar de la Société générale, qui a laissé filtrer mardi son intention de réduire de «plusieurs centaines» le nombre de ses salariés, et du Crédit agricole qui, selon ses syndicats, anticipe de se priver de «plus d'un millier» de postes, la banque de la rue d'Antin concentre ses suppressions sur son pôle financement et investissement : la Corporate and Investment Banking, qui compte 21 500 employés dans 53 pays. Façon de tirer les conséquences des réductions de voilure annoncées dès septembre dans des activités qui, si elles ont été longtemps très rémunératrices, sont aujourd'hui à la fois trop consommatrices de dollars (devise devenue coûteuse à emprunter) et très gourmandes en fonds propres.
C’est notamment vrai du financement des projets aéronautiques ou de transport maritime, mais aussi des opérations de refinancement immobilier.
Effet ciseau. Les grandes banques françaises sont prises entre deux feux : d'un côté, elles essuient de fortes pertes sur les dettes souveraines et les actifs toxiques hérités de la crise des subprimes ; de l'autre, étant toutes cataloguées «systémiques», elles sont confrontées au durcissement des ratios prudentiels (qui mettent en regard leurs risques et les capitaux