Ce n’est qu’une petite différence. Mais elle marque peut-être un nouveau tournant… Cette fois, la crise qui n’en finit pas de frapper l’Europe pourrait s’accélérer par le biais des deux poids lourds de la zone euro, l’Allemagne et la France, qui chacun à sa manière affichent un record. Sur la première marche du podium, l’Allemagne, dont les taux d’intérêt sur sa dette n’ont pratiquement jamais été aussi bas. Juste en dessous, la France. Jusque-là, rien de nouveau. A ceci près, que la distance entre les deux marches du podium n’a jamais été aussi importante depuis la création de la zone euro.
«PaniqueR». Hier, l'Allemagne, championne toutes catégories de la confiance des investisseurs, pouvait émettre des obligations d'Etat en déboursant un intérêt de 1,71%, en baisse par rapport à la veille. Au même moment, la France ne pouvait réaliser la même opération qu'avec un taux obligataire de 3,68%, en hausse. Dans le langage des financiers, on parle d'un écart de taux, de 1,97 point de pourcentage. Concrètement, cela signifie que l'Hexagone va devoir offrir 1,97% de taux d'intérêt de plus que son voisin allemand pour placer sa dette auprès des investisseurs. Avant la crise, ce «spread» de taux, comme disent les financiers, était quasi nul.
Ce différentiel de traitement entre Paris et Berlin traduit une défiance des investisseurs sur le marché de la dette française. Hormis l'Allemagne, aucun pays de la zone euro ne semble à l'abri de la défiance des investisseurs, com