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Décryptage

La Hague, au cœur de l’avenir de la filière nucléaire

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La crispation entre le PS et les écologistes sur la filière de retraitement des combustibles nucléaires dépasse le simple symbole ou l’enjeu social local.
publié le 17 novembre 2011 à 0h00

Le paragraphe de l'accord entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-les Verts annonçant la fin du retraitement des combustibles nucléaires n'a pas tenu une nuit. Nulle surprise, pourtant, dans cette fugacité. L'enjeu social -les emplois à La Hague- fait certes partie de l'équation. Mais les 5000 postes de l'usine n'étaient pas menacés puisque le texte stipulait «une reconversion à emploi constant». L'enjeu se situe ailleurs, dans un choix stratégique de très long terme sur le nucléaire et dans la gestion d'un héritage industriel dont l'origine se situe il y a plus de quarante ans.

Quel est l’enjeu de la poursuite ou de l’arrêt du retraitement ?

L’arrêt prend toute sa place dans une stratégie de sortie du nucléaire à moyen terme. Il est inutile de récupérer les matières nucléaires (plutonium et uranium) dans ce cas. On comprend dès lors pourquoi les écologistes en font un objectif politique. A l’inverse, toute vision de très long terme sur le nucléaire passe par le retraitement et le recyclage. Mais faut-il les réaliser dès maintenant ou attendre qu’ils deviennent nécessaires en termes de ressources en uranium ? Les Américains ont choisi la deuxième solution. Rien n’indique qu’ils y gagnent au plan économique, car tous les calculs comparant les deux gestions des combustibles usés se heurtent au coût incertain du traitement des déchets définitifs. De son côté, EDF a signé, en 2008, un contrat avec Areva courant jusqu’à 2040 pour le retraitement de so