C'est le genre de botte secrète que Nicolas Sarkozy prend soin de brosser en attendant d'entrer dans le dur de la campagne présidentielle : le Fonds stratégique d'investissement (FSI), le (petit) fonds souverain français né à l'automne 2008 pour défendre l'industrie française et dont le président de la République a dressé le bilan, hier, à l'occasion du troisième anniversaire de sa création. Un bilan «tout à fait considérable», évidemment. Il en a profité pour annoncer un renforcement du dispositif de financement des PME, notamment en région (de 300 à 500 millions d'euros par an), dans le cadre d'un partenariat entre le FSI et Oséo (l'organisme public d'aide à l'innovation). De quoi dessiner les contours d'une vraie banque publique des PME, capable à la fois de financer des projets et de monter au capital d'entreprises fragilisées. En clair, de faire dès aujourd'hui ce que le Parti socialiste promet dans son programme présidentiel. Une façon également de se positionner dans la campagne, dont l'un des thèmes majeurs devrait être la désindustrialisation.
Fait d'armes. Personne ne le dira ouvertement à gauche, mais le Parti socialiste aurait rêvé créer ce FSI. Un objet d'inspiration éminemment sociale-démocrate, qui réhabilite l'Etat actionnaire. Car, quand il parle d'industrie, Sarkozy ne peut pas s'empêcher d'évoquer le sauvetage d'Alstom comme son grand fait d'armes. Il oublie toujours de préciser que c'est son prédécesseur à Bercy, Francis Mer (dont