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Enquête

Collectivités : Dexia en flagrant délit d’intox

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Une note que «Libération» s’est procurée contredit l’ancien patron de la banque : seules des fins lucratives ont motivé la vente de produits structurés aux élus locaux.
publié le 22 novembre 2011 à 0h00
(mis à jour le 22 novembre 2011 à 14h29)

Pourquoi Dexia a-t-il distribué à des milliers de collectivités françaises des emprunts toxiques ? «Pour répondre à leur demande», s'est justifié la semaine dernière Pierre Richard, l'ancien PDG de la banque aujourd'hui en voie de démantèlement, lors de son audition par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale.

La réponse a ulcéré les députés qui sont aussi élus locaux : aujourd'hui, leurs communes regorgent d'emprunts alignés sur le cours du franc suisse ou du dollar, qui voient leur taux d'intérêt exploser. Elle est surtout fausse. Comme le démontre un ancien document interne de la banque, retrouvé par Libération, la distribution de produits toxiques a été décidée pour une seule raison : gagner le plus d'argent possible, sans tenir compte des risques encourus. Les emprunts toxiques (ou «produits structurés», dans le langage maison) étaient plus rentables que les emprunts à taux fixe.

«Rentabilité». L'aveu réside dans un rapport présenté en juin 2003 au directoire de Dexia Crédit local, la filiale française de Dexia, lui-même issu d'une mission sur les produits structurés menée par plusieurs cadres dirigeants. «Le directoire du 28 avril 2003 a souhaité que, compte tenu de la croissance et des perspectives d'activité de Dexia Finance en matière de produits structurés, soit menée une réflexion approfondie sur le renforcement des process commerciaux, financiers et du système d'information et de gestion», écrivent les a