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Libération

L’Etat atomise les ardeurs du nouveau patron d’Areva

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Nucléaire . Luc Oursel a dû renoncer hier à supprimer des postes en France, poussé par un gouvernement désireux de faire bonne figure avant 2012.
publié le 23 novembre 2011 à 0h00

Le mauvais élève Areva a dû rentrer dans le rang. Convoqué hier dans le bureau du ministre de l'Economie, François Baroin, le président du directoire du groupe nucléaire public, Luc Oursel, s'est engagé à ne pas supprimer d'emplois en France. Il a promis qu'il n'y aurait «aucune suppression de postes, aucun plan de départ volontaire et aucun impact sur les sites français», a claironné Baroin à la sortie. Tandis qu'Oursel s'éclipsait sans faire de commentaires.

Le gouvernement devait éteindre l'incendie, après la révélation par l'AFP, lundi, d'un document interne d'Areva prévoyant près de 3 000 suppressions de postes, dont «1 000 à 1 200» en France, dans le cadre du plan d'économies qu'Oursel doit dévoiler le 13 décembre pour redresser les comptes du groupe, déficitaire.

Areva et le ministre de l'Industrie, Eric Besson, avaient pourtant démenti cette information dès lundi soir. Mais vu la levée de boucliers de la gauche et des syndicats, cela n'a pas suffi. D'où la convocation en urgence d'Oursel. A quelques mois de la présidentielle, pas question que l'Etat actionnaire cautionne une telle charrette. Désormais, l'interdiction de supprimer des emplois «s'appliquera pour toutes les entreprises publiques», y compris celles où l'Etat est minoritaire, et «quel que soit l'impact de la situation économique mondiale», a précisé Baroin.

L'affaire Areva tombait d'autant plus mal que la majorité dézingue l'accord PS-Verts sur la réduction du nucléaire,