Le «supercomité» s'est achevé sur un «superéchec», ont résumé les télévisions américaines. Composé de six élus démocrates et six républicains, le groupe de travail était chargé depuis août de réduire d'au moins 1 200 milliards de dollars (près de 900 milliards d'euros) les déficits américains sur dix ans pour raboter une dette qui vient de dépasser les 15 000 milliards. Il a annoncé lundi soir que ses «mois de travail acharné et de délibérations intenses» n'ont mené à rien.
Le comité avait jusqu'à aujourd'hui pour proposer un compromis. Il aurait pu stopper le dérapage de la dette américaine, sauver Medicare (l'assurance maladie des retraités), remettre de l'ordre dans le code fiscal et aider les Etats-Unis à regagner leur triple A (leur note avait été dégradée début août par l'agence Standard & Poor's). Sa parole aurait eu force de loi, ou presque : les deux chambres du Congrès n'auraient plus eu qu'à adopter (ou rejeter) ses recommandations à majorité simple, sans possibilité d'amendements. Mais une fois encore à Washington, «l'occasion en or» a été gaspillée : depuis ce week-end déjà, les douze membres n'essayaient même plus de trouver un accord de dernière minute et se rejetaient la faute.
Les démocrates accusent les républicains de ne vouloir que des coupes budgétaires, sans augmenter les impôts des plus riches. Leurs adversaires rétorquent qu'Obama ne voulait pas vraiment un compromis, pour pouvoir faire campagne en défenseur des acquis sociaux, contre