Casque blanc siglé «ASN» (Autorité de sûreté nucléaire) sur la tête, Julie Krochmaluk s’approche du monstre métallique. Un cylindre rouge pétard, enserré entre deux capots blancs, long de sept mètres pour près de trois de diamètre et plus de 100 tonnes. A l’intérieur, 14 tonnes de déchets nucléaires, les plus radioactifs qui soient. Mission de l’inspecteur Krochmaluk, ce vendredi 18 novembre : s’assurer que ce «Castor» - c’est le nom de ces «colis» nucléaires - parte aujourd’hui mercredi vers Gorleben, en Allemagne, par voie ferrée en ayant respecté des règles draconiennes de sécurité.
Frottis. Le convoi, avec dix autres Castors, emporte les déchets radioactifs d'un an et demi de production d'électricité nucléaire allemande, concentrés dans 301 cylindres de verres fabriqués à l'usine de La Hague d'Areva, dans la Manche, où les combustibles usés ont été retraités.
Les ouvriers grimpent à côté du Castor, actionnent les clés dynamométriques pour le déverrouiller. Le puissant pont roulant le soulève du «mille-pattes» - ces camions à 80 roues qui les acheminent à Valognes depuis La Hague - et le décale, l’offrant à l’inspection. Les inspecteurs de l’ASN vérifient que toutes les informations avertissant du contenu radioactif sont présentes. Le mille-pattes est parti, remplacé par un wagon spécial. Le pont roulant se réactive, dépose le Castor sur le wagon. Des techniciens en radioprotection réalisent des «frottis» un peu partout afin de vérifier l’absence de contami