Première société de réparation navale civile en France, la Sobrena, basée à Brest, est en sursis depuis le 15 septembre, jour de l'annonce des difficultés de l'entreprise par son PDG, François Meunier. Avec elle, c'est l'ensemble des activités portuaires de la cité du Ponant qui tanguent. Car au-delà des 238 salariés menacés par un licenciement, ce sont 600 à 800 emplois directs lors des périodes de pleine activité du chantier qui sont en jeu. «La Sobrena représente plus de 90% du chiffre d'affaires de la CCI sur ses activités portuaires, grutage, logistique, location de formes de radoub [bassins permettant d'accueillir des navires en cales sèches, ndlr], etc., indique Olivier Le Pichon, secrétaire CGT de l'union locale. Mais l'avenir de la Sobrena représente aussi un enjeu industriel national pour la réparation navale.»
Mi-septembre, le PDG et unique actionnaire de la société a surpris tout le monde en faisant état de pertes sèches et d’un carnet de commandes vide, malgré un chiffre d’affaires de 50 millions en 2010. Spécialisée dans la réparation et l’entretien de pétroliers, méthaniers et car-ferries, la Sobrena a souffert de la concurrence asiatique et polonaise, à la main-d’œuvre bon marché.
Selon la CGT, elle serait aussi victime du manque d'ambition de son patron qui, après avoir perdu un contrat d'exclusivité avec Shell en 2008, n'aurait pas assez cherché à diversifier ses activités. Après avoir échappé au dépôt de bilan, la Sobrena a été placée le 2