Menu
Libération

Les murs, symptôme d’un monde en fragmentation ?

Article réservé aux abonnés
Modérateur Dominique David
par
publié le 25 novembre 2011 à 0h00

Alexandra Novosseloff Docteur en Sciences politiques à Panthéon-Assas

Cacher les crises, ce n’est pas les résoudre

Avec la chute du mur de Berlin, le monde allait enfin pouvoir devenir ce «village planétaire» tant attendu. Les barrières commerciales étaient supprimées, la création de vastes espaces de libre-échange facilitait la circulation des biens et des personnes, et l’apparition des nouvelles technologies de l’information permettait la globalisation de la communication et de la transmission des idées. La mondialisation était en marche.

Ces développements fondamentaux se sont pourtant doublés de phénomènes contraires, moins visibles de prime abord, mais tout aussi importants, dont celui d’une relative fragmentation. La multiplication silencieuse des murs de séparation, en acier ou en béton, en différents endroits de la planète en fut le symbole le plus marquant.

Certes, l’érection des murs n’est pas un phénomène nouveau. La nouveauté réside dans le fait que les obstacles physiques aux échanges se sont multipliés alors même que nous devenions plus mobiles. Le paradoxe n’est qu’apparent. En réalité, la tentation des murs semble pour beaucoup constituer une réponse plus ou moins crédible à certains nouveaux défis engendrés par la mondialisation : le terrorisme, la pauvreté, l’immigration ou la criminalité organisée.

Ces menaces sont devenues largement asymétriques, transfrontalières, voire déterritorialisées. La principale origine de