Arianna Huffington est un personnage glamour de la vie politique américaine, inscrite sur la liste des 100 personnalités les plus influentes du monde par le magazine Time. Mariée (et divorcée) à un homme de droite, le sénateur républicain Michael Huffington, elle a glissé à gauche, dans la mouvance du Parti démocrate. En 2005, elle a créé un site d'information sur les dessous de la politique - qu'elle connaît bien - depuis chez elle, à Los Angeles, avec quelques stagiaires et volontaires. The Huffington Post, petite entreprise personnelle, est devenu un vrai contre-pouvoir politique, avec 37 millions de visiteurs uniques, un milliard de pages lues… Le «HuffPost» a été racheté par AOL pour 315 millions de dollars (234 millions d'euros). Avec Arianna Huffington toujours à sa tête.
Comment expliquez-vous l’exceptionnelle réussite du Huffington Post alors que tant d’autres sur le Web survivent difficilement ?
Le timing a beaucoup compté dans le succès. En 2005, quand j'ai lancé le Huffington Post, le blogging n'était pas encore vu comme quelque chose de sérieux dans le monde du journalisme. Nous avons commencé par mettre ensemble des voix très diverses, certaines connues, d'autres pas, mais toutes intéressantes et de très grande qualité. Du coup, on a valorisé les blogs par rapport au journalisme traditionnel. En même temps, on a combiné ces blogs avec la «curation» [tri, décryptage et traitement des infos, ndlr] des informations qui nous arrivaient de toutes sortes de sources. Les commentaires étaient toujours prémodérés, c'est-à-dire lus avant publication, pour que les conversations se