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Libération
Reportage

Condé-sur-Noireau, ville licenciée

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La fermeture d’Honeywell, premier employeur de la commune, menace des centaines d’employés.
publié le 29 novembre 2011 à 0h00

Le spectre du chômage s’est abattu le 19 octobre sur Condé-sur-Noireau. Le puissant groupe américain Honeywell a brutalement annoncé ce jour-là la fermeture de son usine de plaquettes de frein d’ici à juin 2013. Un séisme pour cette petite ville du Calvados qui risque de perdre son premier employeur : les 323 salariés du site sont menacés de licenciement. Le même jour, la firme annonçait la création d’une nouvelle usine en Roumanie pour fabriquer les mêmes plaquettes de freins…

Délocalisation ? Pas le moins du monde, assure l'équipêmentier automobile, qui dément tout lien entre les deux annonces. Salariés et élus locaux, qui dénoncent «le cynisme» du groupee l'entreprise, ne sont pas de cet avis. Certes, l'inquiétude planait depuis plusieurs années sur le site de Condé. Mais elle a fait place au sentiment de révolte face à un groupe qui n'a, selon les syndicats, jamais réfléchi à une alternative. «Ils ont participé à une table ronde avec les pouvoirs publics et les représentants des collectivités qui ont fait plusieurs propositions, rappelle Thierry Hebert, délégué Force ouvrière. Mais c'était juste pour faire joli. Depuis le début, ils n'ont envisagé aucune autre solution que la fermeture.»

Pérennité. Pour se justifier, la firme avance des pertes cumulées estimées à 15 millions d'euros sur cinq ans. Elle pointe également la vétusté des bâtiments et des processus de fabrication obsolètes qui ne permettent plus de répondre à la demand