Le groupe allemand Siemens va-t-il délocaliser outre-Rhin une pépite technologique française, pour laquelle il a reçu 26,5 millions d’euros d’aides publiques ? C’est la crainte des syndicats et du personnel de Siemens Mobility France, à la suite de l’annonce fin octobre d’un projet de développement en Allemagne d’une partie de la conception des métros automatiques, jusqu’ici réalisée en France (750 salariés), principalement au bureau d’études de Châtillon (Hauts-de-Seine). Selon nos informations, Siemens envisage également de délocaliser la fabrication du métro Cityval en Autriche.
Enracinés. Le malaise est tel que le grand patron de la division Mobility, Jochen Eikholt, s'est déplacé en personne hier à Châtillon, où se tenait un comité d'entreprise (CE) consacré au plan. Il a été accueilli à la sortie par environ 200 salariés, qui venaient de tenir une assemblée générale. Une nouvelle AG doit se tenir après la seconde réunion du CE, prévue cet après-midi. Si le projet passe aussi mal, c'est que les automatismes pour métros sont nés et enracinés en France. Ils ont en effet été développés par Matra. Cette filiale de Lagardère a inventé le VAL (Véhicule automatique léger), le premier métro sans conducteur au monde, mis en service à Lille en 1983, puis à Paris (Orlyval), Chicago ou Taiwan. Le groupe a ensuite développé un système qui permet d'automatiser les métros existants. A Paris, il équipe la ligne 14, et sa mise en service a débuté début novembre sur la li