Ça ne tourne plus rond chez Saturn. Le climat social s'est brutalement dégradé dans les magasins de la chaîne de high-tech depuis que le concurrent Boulanger, qui appartient à la famille Mulliez (Auchan, Decathlon, Norauto…), a racheté l'enseigne à l'allemand Metro le 1er juillet. Les 35 magasins Saturn ont été rebaptisés «Cap Boulanger» et les vendeurs ont dû changer de gilet. Le PDG de Boulanger, Francis Cordelette, s'est fixé un seul objectif : détrôner Darty, le leader du marché. Sans trop s'embarrasser du paternalisme cher au clan Mulliez. Et au prix d'un plan social visant 300 suppressions de postes sur les 2 000 salariés de l'ex-Saturn, après des mois «d'usure organisée pour faire partir les gens», dénonce un syndicaliste CGT.
Les salariés «ont été sommés d'entrer dans le système Boulanger ou de prendre la porte», explique un autre. Entretiens individuels de «mobilité», avenants aboutissant à des baisses de salaire, salariés privés de travail… «Il s'est installé un vrai malaise social, entre les pressions, l'absence complète de communication […] ajoutées à la campagne de dénigrement menée pour expliquer que Saturn ne sait pas travailler», dénonce un collectif de cadres pour qui la direction de Boulanger a tout fait «pour dégoûter les gens», avant d'ouvrir un plan social. Bilan des courses : 400 départs «spontanés» en quelques mois. Un record.
Balle. L'hémorragie a particulièrement touché l'ancien siège soci