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Libération
Interview

«Je plaide pour un rassemblement des compétences»

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Hubert du Mesnil, président de Réseau ferré de France :
publié le 3 décembre 2011 à 0h00

Patron de RFF (Réseau ferré de France), le propriétaire du réseau SNCF, Hubert du Mesnil, exprime sa vision du rail. A l’opposé de celle de Guillaume Pepy, le patron de la SNCF.

Guillaume Pepy prône, pour la SNCF, le modèle allemand, celui d’une Deutsche Bahn intégrée, propriétaire des rails et opérateur des trains. Soit la fin de RFF en quelque sorte…

La SNCF a exprimé sa position dès le début des assises. Nous, RFF, avons préféré construire peu à peu la nôtre, au long des débats, et dans un esprit différent. Nous sommes une entreprise jeune, ouverte aux changements et à l’innovation. Nous n’avons pas voulu apporter de solution toute faite. Ce qui compte pour nous, c’est de remettre le réseau en état, le moderniser, le rendre moins coûteux, pour qu’il accueille, dans de bonnes conditions, des entreprises ferroviaires qui développeront le transport en situation de concurrence. Ce n’est pas à nous de dire si et quand il faut franchir de nouvelles étapes d’ouverture à la concurrence. En revanche, nous disons qu’il est impératif que le calendrier de cette ouverture soit compatible avec la rénovation du réseau. Il ne faudrait pas que la concurrence s’accélère trop vite dans les trois à quatre ans qui viennent.

Mais encore ? On vous prête l’idée de vouloir réintégrer, comme Pepy mais pas dans la SNCF, tous les personnels gérant l’infrastructure…

Effectivement, je plaide pour que l'on construise un gestionnaire intégré et unifié qui rassemble toutes les compétences. Cela veut dire qu'il entretient et développe le réseau, attribue les sillons [les droits de circulation, ndlr], surveille la circulation des trains et facture les péages. Aujourd'hui, ces compétences sont éclatées entre quatre entités : RFF [1 400 salariés], la direction de la circulation ferroviaire [14 00