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Libération
Enquête

SNCF-RFF : voix discordantes du rail

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Couacs et dysfonctionnements, parfois absurdes, se multiplient entre l’opérateur ferroviaire et le propriétaire des infrastructures.
publié le 3 décembre 2011 à 0h00

Kafka au pays du rail ? Comme si les maux du chemin de fer français, l'état calamiteux des voies, le sous-investissement dans le matériel ou la congestion de certains axes ne suffisaient pas, voilà que la SNCF et le propriétaire du réseau ferré RFF se disputent les commandes. Depuis quelque temps, les hoquets de la gouvernance du rail se multiplient. Car le pilotage quotidien des 29 000 kilomètres de voies est (mal) partagé entre Réseau ferré de France, le propriétaire du réseau, en charge de l'infrastructure, et l'exploitant SNCF, son sous-traitant. Guillaume Pepy a résumé cette bataille du rail d'une petite phrase lapidaire en septembre, lors d'un séminaire de presse : «Dans aucun système ferroviaire en Europe, il n'y a, comme en France, celui qui dit [soit Hubert du Mesnil, président de RFF, ndlr] et celui qui fait [Guillaume Pepy] Ajoutant : «Un réseau pour deux patrons, ce n'est pas une situation d'avenir !»

Cacophonie. Les exemples de dysfonctionnements abondent. Pour preuve, cet étrange apartheid entre personnels de la SNCF, selon qu'ils prennent leurs ordres ou non auprès de RFF. «RFF a fait mettre une vitre en sous-sol du RER C, à la gare des Invalides [à Paris],pour que les aiguilleurs ne parlent pas aux agents de la SNCF chargés d'informer les voyageurs des retards», raconte-t-on du côté de la SNCF. Cette cloison vitrée sépare les aiguilleurs rattachés à RFF, le regard rivé sur leurs pupitres