La journée vient à peine de commencer à Olkiluoto, sur la côte ouest finlandaise, et Kari Karjalainen, responsable du syndicat de la métallurgie sur le chantier de l'EPR - le réacteur nucléaire de troisième génération - a déjà enregistré trois nouvelles adhésions. Des ouvriers polonais. «J'en vois presque tous les jours, alors qu'il y a encore quelques semaines, presque aucun n'aurait osé se syndiquer.» Ce qui a changé : la plainte déposée cet été, au nom d'une centaine d'ouvriers polonais, contre un des sous-traitants d'Areva, auquel le syndicat réclame 2,7 millions d'euros d'impayés. Sur la presqu'île d'Olkiluoto, nichée au milieu d'une forêt de bouleaux, le réacteur construit par le consortium Areva-Siemens, commence à prendre forme. Les travaux de génie civil sont achevés. Les électriciens ont pris le relais. Le chantier accuse déjà plus de deux ans de retard. Cependant, le directeur, Jean-Pierre Mouroux, veut encore croire que le réacteur pourra être mis en service d'ici fin 2013, même si son client, l'électricien finlandais TVO, parle de 2014.
Tactique. Environ 3 000 personnes s'activent sur l'îlot nucléaire. Soixante nationalités sont représentées. Un quart des effectifs a été embauché par Areva. Les autres travaillent pour les sous-traitants du groupe. «Plus de 1 700 contrats directs ont été conclus entre le consortium OL3 et des sociétés issues de 27 pays», observe Paul Naveau, un de porte-parole d'Areva à Paris, qui estime qu'il y