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Libération
Reportage

Olkiluoto : les Polonais sous-traités d’Areva

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Salaires trop bas, heures sup non payées, menaces… En Finlande, des ouvriers employés sur le chantier du réacteur EPR portent plainte contre des sociétés sous contrat avec le groupe français.
publié le 5 décembre 2011 à 0h00

La journée vient à peine de commencer à Olkiluoto, sur la côte ouest finlandaise, et Kari Karjalainen, responsable du syndicat de la métallurgie sur le chantier de l'EPR - le réacteur nucléaire de troisième génération - a déjà enregistré trois nouvelles adhésions. Des ouvriers polonais. «J'en vois presque tous les jours, alors qu'il y a encore quelques semaines, presque aucun n'aurait osé se syndiquer.» Ce qui a changé : la plainte déposée cet été, au nom d'une centaine d'ouvriers polonais, contre un des sous-traitants d'Areva, auquel le syndicat réclame 2,7 millions d'euros d'impayés. Sur la presqu'île d'Olkiluoto, nichée au milieu d'une forêt de bouleaux, le réacteur construit par le consortium Areva-Siemens, commence à prendre forme. Les travaux de génie civil sont achevés. Les électriciens ont pris le relais. Le chantier accuse déjà plus de deux ans de retard. Cependant, le directeur, Jean-Pierre Mouroux, veut encore croire que le réacteur pourra être mis en service d'ici fin 2013, même si son client, l'électricien finlandais TVO, parle de 2014.

Tactique. Environ 3 000 personnes s'activent sur l'îlot nucléaire. Soixante nationalités sont représentées. Un quart des effectifs a été embauché par Areva. Les autres travaillent pour les sous-traitants du groupe. «Plus de 1 700 contrats directs ont été conclus entre le consortium OL3 et des sociétés issues de 27 pays», observe Paul Naveau, un de porte-parole d'Areva à Paris, qui estime qu'il y