En comparaison frontale, l'Allemagne, pays dit de tradition égalitaire, se classe honnêtement parmi les 34 pays membres de l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques). Dans le dernier rapport publié hier par l'OCDE (lire aussi page 20), et intitulé «Désunis, nous restons : pourquoi les inégalités continuent de progresser», l'institution a mesuré que le niveau de vie des 10% des foyers les plus riches outre-Rhin (aux côtés du Danemark et de la Suède) est 6 fois supérieur aux 10% d'Allemands les plus pauvres. Ainsi, l'Allemagne ne serait pas le plus mauvais exemple à suivre : en France, cet écart est de 1 à 7. Mais ce serait faire bon compte des tendances à l'œuvre.
Il y a trois ans, l'OCDE pointait déjà une progression très vive des inégalités de revenus en Allemagne entre 2000-2005 : «Depuis 2000, les inégalités et la pauvreté ont crû plus vite que dans n'importe quel autre pays de l'OCDE.» Un écart qui se creusait «davantage entre 2000 et 2005 qu'au cours des quinze années précédentes.» Et que dit l'OCDE dans sa dernière étude ? Que cette tendance se poursuit :«Dans les années 80, les inégalités en Allemagne étaient près des niveaux mesurés dans quelques pays nordiques, mais aujourd'hui ils se rapprochent de la moyenne de l'OCDE.»
Et la France dans tout cela ? Le chemin suivi est tout simplement inverse. Elle fait partie des rares pays de l’OCDE qui ont enregistré un recul faible ou nul des inégalités de revenus. Ai