Un taux de chômage à faire pâlir notre ministre du Travail, Xavier Bertrand : en octobre, l’Allemagne a atteint, selon Eurostat (1), un de ses plus bas niveaux depuis près de vingt ans, avec 5,5% de sans-emploi… contre 9,8% en France. Une tendance à la baisse qui dure depuis plusieurs mois et tranche cruellement avec l’envolée du nombre de demandeurs d’emploi en France. Sur un an, plus de 200 000 personnes ont ainsi retrouvé du travail outre-Rhin, quand, sur la même période, 130 700 nouveaux chômeurs s’inscrivaient à Pôle Emploi en France (en catégorie A).
En novembre, l’Allemagne comptait ainsi 2,9 millions de chômeurs (en baisse de 20 000 personnes sur un mois), contre 2 814 900 côté français (en octobre), en hausse de 34 400. Des chiffres à peu près équivalents alors que l’Allemagne connaît une population active supérieure de plus d’un tiers.
Autre signe de l’écart entre les deux pays : le taux d’emploi - qui mesure la part des adultes disposant d’un travail, indicateur le plus pertinent pour juger de la bonne santé d’un marché de l’emploi - est bien plus élevé en Allemagne qu’en France. En 2010, 71% des Allemands âgés de 15 à 64 ans occupaient un emploi, contre 63,8% seulement des Français.
Smic. La raison d'une telle performance ? La forte croissance économique de l'Allemagne, bien sûr (lire page 7), mais aussi un marché du travail qui, en l'absence de salaire minimum, conduit à multiplier les emplois précaires et mal payés. Ainsi, selon l'Institu