C’est un mythe qui a la peau dure : les Français seraient les seuls à avoir fait le choix de la réduction du temps de travail, au point d’être les Européens les moins besogneux. Au cours d’une semaine «habituelle» de travail, selon Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, les salariés français travaillant à temps complet œuvrent effectivement 39,3 heures (en 2008), contre 40,4 heures pour les Allemands. Mais en réintégrant les temps partiels, qui ne sont rien d’autre qu’une forme de réduction du temps de travail à grande échelle, la durée hebdomadaire habituelle de travail des Français dépasse celle des Allemands. Et pour cause : il y a 26% de travailleurs à temps partiel outre-Rhin, contre 17% dans l’Hexagone. En 2008, tous salariés confondus, les Allemands ont ainsi travaillé 34,5 heures par semaine, contre 36,6 heures pour les Français.
Problème : ces durées hebdomadaires, largement utilisées dans le débat public, ne signifient pas grand-chose, car elles n’intègrent pas l’ensemble des congés et autres jours de réduction du temps de travail. En réalité, la seule façon de comparer les durées de travail entre deux pays est d’appréhender la durée annuelle de travail. Et, là, les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont sans appel : en France en 2009, les salariés (1 469 heures), comme l’ensemble des actifs (1 554 heures), ont, en moyenne, travaillé plus que les salariés allemands (1 309 heures) ou que l’ensemble des act