Le chat fait «maaou» . Un double a pour l'accent un peu traînant, presque blasé. Le chaton, lui, dit «miu, miu» . Sa voix plus aigue exprime l'innocence et l'impatience de sa jeunesse. «Maaou» : j'ai faim. «Miu, miu» : moi aussi, moi aussi !
La retranscription de ces onomatopées est le fruit d'une réflexion particulièrement intensive. Il s'agit d'un enjeu de toute première importance pour présenter les protagonistes de Simon's Cat , cette série d'animation en noir et blanc qui cartonne sur YouTube depuis 2008, et dont les miaulements, bruités par un humain, sont un ressort comique essentiel. Les films sont tous calibrés sur le même modèle ultra-efficace : entre 40 secondes et 3 minutes, ils mettent en scène les palpitantes aventures de la vie féline, entre grandes découvertes -- une boîte en carton, une mouche, la neige -- et petits tracas -- cette gamelle désespérément vide.
«J'essaie de m'inspirer de la vie réelle autant que possible» , explique l'anglais Simon Tofield, de passage à Paris la semaine dernière pour présenter le troisième livre adapté de sa série (1). C'est d'ailleurs ainsi qu'est née l'idée de Simon's Cat . Harcelé par son chat alors qu'il tardait à se lever, un matin, Tofield, formé à l'animation traditionnelle, a choisi de redessiner la scène pour faire ses premiers pas sur ordinateur, avec le logiciel Flash.
Le petit film de tes