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décryptage

Pourquoi la décision de Standard & Poor's est très politique

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Maladroit, le moment choisi par l'agence de notation pour mettre la zone euro sous surveillance négative ? En réalité, «S&P» assume désormais le caractère politique de ses annonces. Explication de texte.
Une vue du siège de Standard and Poor's à New York en août 2011 (© AFP Stan Honda)
publié le 6 décembre 2011 à 15h45
(mis à jour le 6 décembre 2011 à 18h12)

C'est la réponse traditionnelle de nombre d'analystes et de responsables politiques à chaque coup de semonce des agences de notation: dénoncer des annonces au timing maladroit et aux connotations politiques. La dernière initiative de Standard & Poor's -mise sous surveillance négative de 15 pays de la zone euro- n'a pas échappé à la règle.

"Ces appréciations interviennent trois jours avant un Conseil européen plutôt qu'après pour en évaluer l'impact", s'est ainsi étonné le Commissaire européen en charge des marchés financiers, Michel Barnier. Tandis que le Gouverneur de la Banque de France Christian Noyer regrettait une annonce "complètement à contre-temps, au lendemain d'un accord franco-allemand sur un paquet de gouvernance extrêmement puissant", et pointait une "méthodologie plus liée à des facteurs politiques qu'aux fondamentaux économiques".

Un propos politique assumé

C'est un fait: les explication de S&P, développées dans un communiqué, sont à forte teneur politique. La référence y est constante au devoir d'action des dirigeants européens, dont l'agence dénonce "la dispute ouverte et prolongée" et les "mesures défensives et partielles" adoptées lors des derniers sommets.

"S&P et Moody's ont