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Libération
Récit

Au CE de la RATP, la CGT accusée d’avoir touché le fonds

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La Cour des comptes réclame des poursuites contre la gestion du comité d’entreprise par le syndicat.
publié le 7 décembre 2011 à 0h00

La CGT aura du mal à s'en remettre. La Cour des comptes a rendu public hier un rapport incendiaire sur sa gestion du comité d'entreprise (CE) de la RATP. Les magistrats de la rue Cambon en ont pourtant vu d'autres, mais ils n'en sont toujours pas revenus. Pointant un «dysfonctionnement généralisé», des «surfacturations récurrentes», ils s'interrogent et ne trouvent qu'une seule explication : «Le caractère systématique des errements conduit à penser qu'ils ne sont la conséquence ni de hasards malheureux ni de défaillances humaines. C'est un système de fuite des fonds confiés au CE qui apparaît.»

Garden-party. Ce rapport aura des suites pénales. La Cour des comptes a demandé au garde des Sceaux de saisir la justice des détournements les plus marquants. Prenant les devants, la CGT a elle-même annoncé son intention de porter plainte - mais contre qui ? Alors que d'autres CE sous gestion cégétiste sont également sur la sellette (SNCF, Air France, EDF…), c'est la question du financement syndical - plus ou moins légal - qui est ouvertement posée.

Commençons par l'anecdotique. A la RATP, la Cour des comptes mentionne des «dépenses manifestement à caractère privé» au bénéfice de dirigeants du CE : «Abonnement à des revues équestres, bouteilles de champagne à étiquette personnalisée pour un mariage, GPS, produits de beauté, etc.» Pour sa fête annuelle en son château de Fontenay-les-Briis (Essonne), le CE ne rechigne pas à la