Il est loin, le temps où le renforcement du Fonds européen de stabilité financière était vanté par les dirigeants européens comme un progrès majeur contre la crise de dettes. Certes, l'institution a pu aider la Grèce, l'Irlande ou le Portugal en leur prêtant de l'argent à un taux inférieur à celui du marché. Mais, pas aussi puissant qu'espéré, récemment mis sous surveillance négative par Standard & Poor's, le FESF est-il encore à même de remplir sa mission ?
Un triple A en danger
Le lien est mécanique entre la situation des pays de la zone euro et celle du FESF. Les sommes prêtées au Fonds par les investisseurs sont garanties par ces Etats à proportion de leur part au capital de la Banque centrale européenne. Or, à elles seules l'Italie et l'Espagne garantissent près du tiers des fonds confiés au FESF. On imagine, a fortiori, les conséquences d'une dégradation générale – concernant même la France et l'Allemagne – de l'eurozone sur la crédibilité du fonds : S&P se réserve d'ores et déjà le droit de dégrader sa note d'un ou deux rangs au besoin. Conséquence immédiate : les taux d'emprunts du Fonds s'envoleraient, limitant une force de frappe déjà moins puissante qu'attendue.
Un Fonds pas si musclé
Le patron de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a dû le reconnaître fin novembre : le plafond d'engagement du FESF n'atteindra "probablement pas" les 1 000 milliards d'euros annoncé initialement. Et encore la capacité réelle e