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Libération

Les Etats-Unis, alliés malgré eux

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Même si Washington affiche son soutien à la zone euro, la banque centrale américaine et Wall Street sont accusés de contribuer à la crise.
publié le 7 décembre 2011 à 0h00

Les Américains veulent-ils la peau de l'euro ? Bien sûr que non, répondent l'administration Obama et la plupart des analystes : au contraire, le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, s'est rendu, cette semaine encore, au chevet des Européens pour les exhorter à sauver l'euro au plus vite. Pour Washington, cette crise devient très dangereuse pour les Etats-Unis, mais Geithner a, hier, qualifié «d'encourageants» les derniers développements en Europe.

Plusieurs éléments amènent pourtant à se demander si les Etats-Unis ne jouent pas double jeu. «Ils ont une influence extrêmement mauvaise, du fait de l'effet combiné de leurs différents acteurs», attaque Jacqueline Grapin, présidente de l'Institut européen de Washington. Pour elle, «le problème principal est la spéculation d'opérateurs à Wall Street, qui veulent avant tout gagner de l'argent et se coordonnent pour jouer sur les zones de vulnérabilité». Quant aux agences de notation, «elles ne sont pas complètement indépendantes, elles ont des liens organiques avec les entreprises et opérateurs, américains pour l'essentiel».

Les Etats-Unis n'avaient pas soutenu la création de l'euro, rappelle Jacqueline Grapin : «Ils ont peur que l'euro ne devienne une monnaie de réserve alternative au dollar. Dans l'immédiat, ils ne défendent l'euro que dans la mesure où les dégâts, en cas d'effondrement, seraient encore pires pour les Etats-Unis.»

Scénario noir. La banque centrale améri